Nous venons de voir que l'écoquartier d'Aurillac semble être un projet prometteur, avec une bonne utilisation des matériaux et qui respectera en grande partie le principe du développement durable.
En gardant ces principes et ces matériaux, serait-il possible d'agrandir ce principe à l'échelle des écovilles? Nous allons voir que ce n'est pas aussi simple...
Dongtan est un exemple récent qui illustre ce type d'ambition. Confrontée à des pénuries d'énergie et des problèmes de pollution récurrents, la Chine voulait tester avec Dongtan la construction d'une écoville, permettant de résoudre ces problèmes.
Cette méthode aurait permit de mettre en place, grandeur nature, les dernières innovations techniques et urbanistiques, en termes de production "d’énergie verte" et d'isolation.
Voici une vidéo présentant le prototype de Dongtan:
En effet, ce projet de ville écologique devait voir le jour à Shangai, et il devait compter initialement entre 50 000 et 80 000 habitants. Il était prévu que 500 000 personnes s'y soient installées en 2050 mais le projet de la ville, qui devait être la vitrine du développement durable, a été gelé après 4 ans de travaux, jugé beaucoup trop ambitieux et coûteux.
La société Shangai industrial investment corporation, mère du projet, avait prévu de construire cette écoville en prenant pour modèle l'écoquartier londonien du BedZED, avec des implantations d'éoliennes, de piles à combustibles pour les véhicules personnels, des transports en commun fonctionnant grâce à l'énergie solaire...
Le budget initial était de 1,3 milliards de dollars, mais cette somme aurait pu considérablement augmenter au cours des travaux.
Mais, début 2007, la construction n'avait toujours pas débutée. Ce fut en mer que les premier signes purent être décelés, notamment la construction d'un pont à haubans reliant Shangai à l'un des quartier de l'écoville : Chongming.
Mais la ville ne sera finalement pas construite, ni même une partie qui devait pourtant figurer lors de l'exposition universelle de 2010. Les causes de cet arrêt furent strictement économique, puisque la Chine voulait "partir de rien pour arriver a la ville parfaite".
Partant de ceci, la chine voulait arriver...
... à cela.
Le projet fut d'autre part gelé car le bilan carbone de Dongtan aurait été meilleur que celui de la plupart des villes chinoises.En effet la ville chinoise d'Harbin ( 11M d'habitants ) à le 21/10/2013 été paralysée par la pollution en atteignant un niveau de particules fines dans l'air 100 fois plus important que la normale ! Mais l’empreinte écologique estimée de ses habitants serait tout de même de 2,2 hectares par personne. Ce chiffre est supérieur à la limite théoriquement soutenable pour notre planète : 1,9 hectare par personne.
De
plus, les populations qui auraient pu se permettre d'habiter Dongtan
auraient été probablement majoritairement de riches
citadins. Dongtan aurait donc une ville de privilégiés, ne
résolvant en aucun cas les problèmes de pollution auxquels sont
confrontées les populations les plus déshéritées.
Dongtan est donc un projet ne respectant pas les 3 grands piliers du développement durable. En effet, l'aspect environnemental n'est pas du tout respecté puisque la ville consommerait plus qu'une ville normale, de plus, la ville n'aurait pu accueillir qu'une certaine classe sociale.
Nous
voyons donc que si le principe et l'utilisation des écoquartiers
fonctionnent, l'application à grande échelle semble encore
difficile a ce jour.
